Les solutions socialistes contre la crise

Publié le par section PS de Chelles

Les solutions socialistes contre la crise

10 février 2009

Organisé par la fédération PS de Paris

 

 





Intervenants :

Michel SAPIN, secrétaire national PS aux questions économiques

Guillaume DUVAL, journaliste au magazine Alternatives Economiques

 

 

Les 2 intervenants, bien que de milieux différents, étaient d’accord sur de nombreux points.

Ils ont proposé un plan similaire en 3 parties :

-         analyse de la crise

-         critique du plan du gouvernement

-         analyse des propositions socialistes

 

  1. Analyse de la crise

 

L’analyse de la situation marque déjà une différence nette entre gauche et droite : là où la droite n’a perçu qu’une crise financière au départ, la gauche a tout de suite dénoncé une crise des revenus.

Il faut regarder en profondeur et ne pas rester en surface.

-         causes / origines : il ne s’agit pas que de la crise d’un outil, les sub-primes mais bien d’un profond déséquilibre entre les capacités d'achats, de production, et les capacité à générer les surplus financiers.

-         faiblesses de la France dont responsabilités gouvernementales : finances publiques détériorées et déficit commercial abyssal. Le gouvernement a largement amplifié ces problèmes avant la crise notamment en diminuant dangereusement les ressources par des baisses d’impôts mal ciblées. La crise du pouvoir d’achat n’est pas nouvelle.

-         gravité de la crise : les banques restent fragilisées, le chômage augmente de façon exponentielle. C’est une crise multi-forme et très grave, très profonde.

 

La crise de l'emploi est d'autant plus grave que l'on est en période de papy-boom.

On ne le voit pas encore à Paris mais le chômage a fait un bond de 20% en province…

Les surplus de développement de la production du sud n'ont pas été utilisé pour structurer ces pays mais pour financer les dettes des étasuniens. Du coup, même les riches sont faibles.

La crise s'exporte dans les pays émergents par la chute des prix des matières premières.

La seule zone pouvant tirer l'économie mondiale serait l'Europe : les acteurs étatiques sont limites mais les ménages et les entreprises ont des comptes solides. Les acteurs économiques européens pourraient s'endetter massivement.

Mais Sarkozy n'a pas aidé :

-         son plan de relance bancaire a marché avec beaucoup de chances (banques à périmètre très national).

-         l'UE n'a pas les structures pour faire face à des faillites plus globales (banques plus internationales) et  Sarkozy n'a rien changé en termes de structures.

-         l'harmonisation et le budget des plans sont un fiasco : chacun espère profiter du plan de l'autre.

 

Il faut voir que l'Etat français n'a pas une situation budgétaire si mauvaise : le patrimoine couvre la dette.

On est menacé par un éclatement de l'Europe : chacun fait ce qu'il veut et en plus le plan automobile est agressif vis-à-vis de nos partenaires.

 

  1. Critique du plan gouvernemental

 

Sur la base de cette analyse, les annonces du président et les actions de son gouvernement ne sont pas à la hauteur. Le plan devrait être :

-         Massif (provoquer un choc) : 0,7 % du PIB sera largement insuffisant.

-         Global : il faut s’attaquer à tous les visages de la crise (social, consommation, investissement, environnemental…).

-         Equilibré : il doit être structurant et agir autant sur les investissements (moyens du remboursement futur) que sur la consommation (remplir les carnets de commande).

-         Rapide : il doit avoir des effets dans les 6 mois. Seules les collectivités locales qui font 75% des investissements nationaux peuvent agir efficacement. Supprimer la TP (même seulement en partie) réduira encore les moyens des collectivités locales !

Agir sur la seule trésorerie des entreprises ne suffit pas, il faut remplir aussi les carnets de commande.

De plus, c’est un plan béton à l’opposé d’un plan vert.

Il faut bien faire de l'investissement pour pouvoir rembourser derrière. Mais il y a une erreur sur l'investissement à faire aujourd'hui : ce n’est pas dans le béton mais dans les services qu'il faut investir.

 

  1. Analyse des propositions socialistes

 

Propositions nombreuses voulant balayer le champ multi-forme de cette crise.

D’ailleurs, il ne faut pas aider que ceux qui ont un emploi parce que beaucoup vont le perdre. Ceci explique des mesures comme le chèque de 500€ pour chaque citoyen ou encore l’augmentation de l’aide au chômage partiel (indemnisation plus longue et passant de 50 à 80%).

 

Critiques de la droite :

-         l’argent donné sera mis en épargne

-         ça va gonfler les importations et creuser le déficit commercial

 

Réponses :

 

-         le paquet fiscal a bénéficié aux plus riches et donc a du se transformer largement en épargne alors que nos mesures vont vers les populations dont la propension à consommer est forte

-         la France ne relance pas seule (à l’inverse de 1982). Les autres plans de relance augmenteront nos exportations certainement plus que notre plan n’augmentera les importations.

 

Chaque ligne peut être discutée. Mais globalement, le plan est équilibré et très différent par rapport à la droite.

 

Un débat a suivi dont je retiendrais quelques phrases :

-         FILLON avait dit qu'il irait chercher la croissance avec les dents. Faut-il lui offrir un dentier?

-         L'économie sociale et solidaire est très absente : il faudrait l'intégrer pleinement au modèle économique à proposer. Ne pas faire l'erreur de la prise en compte légère de l'écologie.

-         Le système est arrivé au bout, attention à ne pas le mettre sous perfusion.

-         Le bon plan de relance aurait été un plan de relance européen.

-         Faire de la dette, c'est emprunter de l'argent aux riches plutôt que de leur faire payer de l'impôt.

-         Il faudrait tout de même éviter les baisses d’impôts qui réduisent les recettes et les capacités de réponses structurantes de l’Etat  La baisse de la TVA ne semble pas être une bonne idée.

 

 

Publié dans Nationale

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